Le manque d’estime de soi se trouve être l’un des sujets récurrents des sessions de coaching. Il est parfois identifié comme le frein numéro 1 de la personne et la raison pour laquelle elle commence un trajet de coaching. A l’inverse il peut aussi bien n’être qu’un indice dessiné en filigrane de regrets, échecs, peurs.

Dans les deux cas, une estime de soi défaillante nous gâche la vie : elle nous empêche de faire ce qui nous tient à cœur, limite nos rêves, s’immisce dans nos relations avec les autres, nous fait déprécier qui nous sommes et la vie que nous menons. Des phrases assassines peuvent alors tourner dans notre tête : « je ne le mérite pas », « je suis nul », « personne ne me comprend », « je suis tellement seul », « je ne compte pour personne », « de toute façon, j’ai raté ma vie », « je ne serai jamais ce que je voudrais être », « ils sont tous tellement mieux que moi  (plus intelligents / beaux / riches / instagrammables)». La liste est sans fin.

Si cette petite musique vous est familière, alors continuez à lire cet article et faites l’exercice recommandé à la fin. Vous pouvez aussi suivre les prochains articles qui aborderons par étapes ce thème incroyablement riche.

Commençons par le commencement avec une définition de l’estime de soi, souvent confondue avec la confiance en soi. L’estime de soi est la valeur que je me donne en tant qu’être humain. Elle me reconnait le droit d’exister tel que je suis (qualités et défauts compris).

La confiance en soi vient de ma capacité à agir et à influer sur le monde qui m’entoure. Elle dépend aussi de la façon dont je vis le résultat de mes actions (réussites et échecs).

L’estime de soi naît dès les premiers âges de la vie grâce à notre famille, nos camarades de classe, nos enseignants. Elle continue à évoluer au fil des années auprès de nos amis, nos collègues, nos partenaires, nos enfants.

Elle se nourrit des signes les plus discrets (regards bienveillants, sourires, touchers), d’encouragements plus explicites (félicitations, remerciements) et du rapprochement de certaines personnes (collaborations, amitiés, unions, projets partagés). Ces composants répondent à nos besoins profonds, trouvent un écho dans nos valeurs ou encore reconnaissent nos qualités personnelles.

Indéniablement, nous n’avons pas tous reçu le même lot de gentillesse à la naissance, ni vécu les mêmes rencontres favorables au cours de notre vie. A contrario, nous pouvons avoir été gâtés par la vie mais ne pas nous en rendre compte, penser que c’est normal, voire disqualifier le positif. Pourtant, nous ne sommes pas condamnés à en rester là : il nous reste un espace de liberté malgré des circonstances de vie difficiles ou des soutiens relativisés.

En effet, c’est la place que nous faisons à ces éléments qui fera toute la différence et nous permettra de profiter d’une estime de soi solide. Si nous dirigeons notre attention sur eux pour les reconnaître, les savourer pleinement, les intégrer nous pourrons les utiliser comme levier et renforcer durablement notre estime.  

Je vous propose un exercice en deux parties

Vous commencerez par relever les signes positifs que vous avez vécus tout au long de votre existence, pour ensuite les intégrer de façon amplifiée.

1/ Relever les signes positifs nourrissant votre estime

  • Sur une feuille de papier, listez spontanément 5 personnes qui vous ont positivement marquées au cours de votre vie. Que vous les ayez fréquentées longtemps ou pas n’a pas d’importance. Ce qui compte est l’impact favorable qu’elles ont eu sur vous. Pour chacune d’elle, écrivez comment elles vous ont fait sentir. Pour cela, vous pouvez vous aider d’un souvenir particulier.
    Par exemple : cette professeure d’histoire quand j’avais 15 ans. Elle prenait mes questions au sérieux, je me suis sentie intéressante à ses yeux, comme une adulte, j’avais l’impression qu’elle me parlait d’égal à égal.
  • Reliez votre ressenti à vos besoins profonds en les identifiant par quelques mots précis.
    Par exemple : à son contact, je me suis sentie : intelligente, valorisée, pleine de potentiel, forte, enthousiaste et confiante.
  • Reliez votre ressenti à votre corps en cernant où et comment se manifestent ces émotions dans votre corps.
    Par exemple : quand je pense à ce que j’ai vécu avec cette personne mes épaules sont détendues, je respire à pleins poumons. J’ai des papillons dans le ventre et je sens que quelque chose me pousse en avant.
  • Gravez en vous ces émotions et ces mots. Commencez par visualiser un moment où vous les avez ressentis. Passez en revue les circonstances, le décor et autres éléments extérieurs. Puis concentrez-vous sur vos sensations corporelles. Prenez le temps d’accueillir ces émotions, de vous en imprégner physiquement.
    Par exemple : je me souviens de la classe et de ma place. Je regarde la prof et le reste du décor devient flou. Je ressens ma force et un élan dans ma poitrine. Oui, je suis pleine de potentiel.
  • Associez un mot et un geste à ces émotions qui résument pour vous ce que vous vivez à cet instant. Ils peuvent être tout simples.
    Par exemple : « Tout est possible » accompagné d’un hochement de tête.

2/ Transformer l’exercice précédent pour en faire un rituel.  
Il ancrera ces sensations et ces émotions profondément en vous et les rendra activables quand vous en aurez besoin.

  • Pour cela, choisissez un élément familier de votre quotidien : un objet ou coin de la maison. Ne réfléchissez pas trop et faîtes confiance à votre intuition. Regardez-le, imprégnez-vous en pendant quelques instants.
    Par exemple : face à la fenêtre de ma chambre, je regarde la vue que je connais bien.
  • Soignez votre posture pour sentir votre ancrage physique.
    Par exemple : pieds à plat sur le sol, je respire profondément 3 à 5 fois à mon rythme. J’inspire par le nez et j’expire par la bouche.
  • Visualisez la situation qui déclenche en vous ces ressentis positifs. Eprouvez les émotions et les sensations dans votre corps. Dîtes à voix haute le mot et faîtes le geste associés.
    Voir l’exercice 1 plus haut.
  • Faîtes ce rituel tous les jours au même moment de la journée pendant 3 semaines et à chaque fois que vous en ressentez le besoin.
    Par exemple : chaque matin avant de partir travailler et avant une réunion importante.
  • Le reste de la journée, soyez à l’affût pour reconnaître les nouveaux signes positifs qui peuvent nourrir votre estime. Accueillez-les avec gratitude pour les enregistrer profondément en vous.
    Par exemple : chaque soir, je relis ma journée et je relève les signes, petits et grands, de reconnaissance que mon entourage m’a offert et toutes les personnes que j’ai croisées.

 

Si vous souhaitez aller plus loin, un trajet de coaching ensemble vous permettra d’aborder vos questions plus personnelles et de trouver des solutions sur-mesure. Vous pouvez également lire les prochains articles. J’y détaillerai les différents aspects de l’estime de soi et vous proposerai des exercices expliqués pas à pas.